Auteur d’un premier roman au vitriol, la Truie mélancolique de Louis Ferdinand Céline, Philippe Labiod livre avec V.I.c.H.y-Vagin un texte révolté qui peut se résumer par un mot : prière. Prière brute contre le racisme, la misère, l’ignorance. Prière pathétique contre le mal nationaliste et le fanatisme qui, plus que jamais, empoisonnent la France et l’Europe.
Récit au vitriol dont les éditions alternatives Edilivre assure aujourd'hui la publication : http://www.edilivre.com/v-i-c-h-y-vagin-20db79cb78.html
Extrait :
Ce n’est que plus tard, bien plus tard, que le cafard a découvert dans des livres des phrases qui l’ont éclairé : "La race française…, ce que l’on appelle la race française, c’est seulement ce grand ramassis de miteux dans mon genre, chassieux, pucieux, transis, qui ont échoué ici poursuivi par la faim, la peste, les tumeurs et le froid, venus vaincus des quatre coins du monde ; ils ne pouvaient aller plus loin à cause de la mer, c’est ça la France et puis c’est ça les français… !" Et aussi : "Il vaudrait la peine d’étudier cliniquement, dans le détail, les démarches d’Hitler et de l’hitlérisme et de révéler au très distingué, très humaniste, très catholique bourgeois du 20ème siècle, qu’il porte en lui un Hitler qui s’ignore, qu’Hitler l’habite, qu’Hitler est son démon…, et qu’au fond, ce qu’il ne pardonne pas à Hitler, ce n’est pas le crime en soi, le crime contre l’homme, ce n’est pas l’humiliation de l’homme en soi, c’est le crime contre l’homme blanc, c’est l’humiliation de l’homme blanc, et d’avoir appliqué à l’Europe des procédés colonialistes dont ne relevaient jusqu’ici que les Arabes d’Algérie, les coolies de l’Inde et les nègres d’Afrique... !" Mais, bien entendu, à huit ans, le petit cafard ignorait que des phrases comme celle-là pouvait exister. Il ignorait qu’une chose très belle, que l’on nomme Littérature, pouvait sauver la vie d’un homme.